France

Les Français ont pris de nouvelles habitudes pendant les deux mois d’enfermement (achats à la ferme, commerce électronique, livraisons) et achètent davantage de produits biologiques et équitables. Ces comportements d’achat vont-ils perdurer dans le temps ? Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, affirme dans un article publié dans Terra que « les ventes à la ferme ont été multipliées par dix ». Pour certains producteurs, cela a été un succès, mais la distribution par ces voies ne représente que 2 à 3% des volumes distribués (Reussir, 14 mai). Dauvers estime que « la longueur et la sévérité du confinement ont profondément modifié les habitudes ». Le directeur général de la marque Max Havelaar note que depuis 2018, la consommation de produits du commerce équitable en France est en croissance, et n’a pas faibli avec la crise. Agri-Ethique France, créée en 2013 et revendiquant aujourd’hui plus de la moitié des ventes de produits équitables français, a également observé ce changement dans le comportement des consommateurs français.

Pologne

Pendant la période de restriction, le prix moyen des fruits a augmenté de 17,3 % (pommes, +93 % ; poires, +30,6 % ; oranges, +28,4 % ; citrons, +20,6 % ; melons, +20,5 % ; mandarines, +16,7 % ; raisins, +15 %, ananas, +5 % ; bananes et pamplemousses, -1 % à -2 %), tandis que les légumes ont augmenté de 6,3 % par rapport à la même période en 2019 (Fruchthandel, 25 mai). Paulina Kopeć de l’association Unia Owocowa estime que les consommateurs privilégient les fruits et légumes frais ayant une durée de conservation plus longue. En conséquence, les ventes de pommes ont plus que doublé. Selon Karol Kamiński du service DING.pl, il est possible que cette tendance à la hausse se confirme non seulement au niveau de la vente au détail mais aussi au niveau de la vente en gros. Les récoltes avaient déjà été gravement affectées par les mauvaises conditions météorologiques en 2019. Le mois d’avril 2020 a non seulement battu un record de sécheresse, mais le manque de travailleurs saisonniers en provenance d’Ukraine a perturbé la saison des récoltes. On pense que la forte consommation de pommes et de poires est due à l’attrait de la production nationale, les prix des produits importés étant plus élevés en raison des restrictions sur le transport international. Selon Paweł Soska de l’O.P.G. Polskie Sady, les prix du marché de gros devraient revenir à la normale d’ici la fin mai, mais probablement sans effet immédiat dans les magasins de détail.

Royaume-Uni

Selon Kantar Research, les détaillants indépendants Spar, Londis et Budgens ont augmenté leurs ventes de produits d’épicerie plus de deux fois plus vite que les chaînes comme la Coop au cours des trois mois précédant le 17 mai (FPC Fresh Talk Daily, 1er juin). Le comportement des acheteurs a connu un changement marqué, les petits magasins locaux et les ventes en ligne profitant de cette période de crise. Les ventes d’épicerie en ligne (+75%) ont connu une forte croissance en avril. Près d’un ménage sur cinq a acheté en ligne chaque semaine. Les produits d’épicerie commandés en ligne représentent 11,5 % du marché, contre environ 7 % avant la pandémie, et il est possible que les niveaux de consommation en ligne continuent à augmenter. Les analystes de Kantar affirment que les épiceries en ligne « ont attiré un nouveau groupe de clients, en particulier des personnes âgées, et nous pensons que certains d’entre eux continueront à utiliser les services en ligne et à profiter de la commodité de la livraison à domicile ». Les ventes totales de produits d’épicerie ont augmenté de 14,3 % au cours des trois derniers mois, le taux le plus élevé depuis 1994.