Contribution fournie par Union Fleurs – Association internationale du commerce des fleurs (www.unionfleurs.org)

La combinaison des célébrations de la Fête des mères et de la réouverture des canaux de vente sur la plupart des marchés de destination en Europe et au-delà a offert un souffle d’air frais à la chaîne d’approvisionnement internationale de fleurs en mai. La demande de fleurs coupées est maintenant revenue à un niveau sain dans la plupart des pays européens, mais les prix et les volumes sont globalement toujours inférieurs à la moyenne pour cette période de l’année. Les ventes de plantes d’intérieur et d’extérieur ont connu une forte augmentation au cours des dernières semaines sur le marché européen, les gens investissant du temps et des ressources dans leur jardin, ce qui a été extrêmement bien accueilli par l’industrie des plantes ornementales en Europe. Cependant, du fait de la suspension des événements et des célébrations de mariage à grande échelle qui devraient continuer pendant la période estivale, certains segments importants du marché des fleurs seront encore affectés durablement pendant les semaines et les mois à venir. La Fête des Mères en France le 7 juin a offert une dernière opportunité pour le marché européen avant le début de la basse saison pour les fleurs coupées. Le marché britannique devrait redémarrer complètement le 15 juin avec la réouverture annoncée du marché aux fleurs de New Covent Garden et des magasins de fleurs à travers le pays. Du 15 au 21 juin marquera également la «British Flower Week» au Royaume-Uni, les consommateurs étant encouragés à acheter des fleurs britanniques pour soutenir les producteurs nationaux. Les perspectives pour le marché par la suite sont encore assez incertaines et l’impact de la crise de Covid-19 sur l’industrie des fleurs devrait continuer de se développer.

Les pays fournisseurs de fleurs en Afrique, le Kenya en particulier, sont encore très touchés par le manque global de capacité de fret aérien en jeu depuis mars. Même si le nombre de compagnies aériennes desservant le Kenya est en augmentation depuis mai, la capacité d’exportation n’a pas encore retrouvé les niveaux requis car les vols de passagers sont toujours en attente, entraînant des pertes importantes de capacité de fret. Tant que cette situation ne sera pas réglée, les exportations de fleurs du Kenya vers les marchés de destination en Europe et au-delà resteront sous pression.

Voir ici un aperçu de la situation du fret aérien récemment publié par l’IATA (ALN News, 2 juin).

Dans l’UE, le soutien de la Commission européenne au secteur des fleurs et plantes est resté jusqu’à présent limité à l’adoption du règlement d’exécution 2020/594 de la Commission prévoyant des dérogations exceptionnelles aux règles de concurrence de l’UE au secteur des fleurs et plantes au titre de l’article 222 du Règlement OCM (Organisation Commune de Marché). Il est entré en vigueur le 5 mai et s’appliquera pendant 6 mois. Aucun soutien financier direct de l’UE au secteur n’a pu être obtenu à ce jour, bien que la Commission européenne ait reconnu que le secteur des fleurs et plantes a été le secteur agricole le plus durement touché par la crise du COVID-19.

Au niveau national, un nombre limité d’États membres de l’UE ont jusqu’à présent annoncé un soutien financier pour aider le secteur à se remettre de la crise:

Pays-Bas :

• La Commission européenne a confirmé le 8 mai que le régime d’aides de 650 millions d’euros notifié par le gouvernement néerlandais pour indemniser les entreprises des secteurs de la floriculture, de l’horticulture spécialisée et de la pomme de terre pour les dommages causés par l’épidémie de Covid-19 est conforme aux règles de l’UE en matière d’aides d’État et peut donc être mis en œuvre.
• Dans le cadre de ce fonds d’urgence néerlandais, 600 millions d’euros seront alloués pour indemniser les entreprises du secteur de la floriculture (producteurs, grossistes, enchères, transporteurs routiers) et du secteur de l’horticulture spécialisée pour le marché de la restauration et 50 millions d’euros pour indemniser les producteurs de pommes de terre.
• La compensation aux entreprises prendra la forme de subventions directes et pourra couvrir au maximum 70% de la perte de revenus ou de coûts supplémentaires pendant la période du 12 mars au 11 juin 2020, à condition que les conditions d’éligibilité requises soient remplies par les sociétés néerlandaises déposant une demande.
• Plus de détails sur le fonds de soutien néerlandais sont disponibles sur le site Web de l’Agence néerlandaise des entreprises (RVO) (en néerlandais uniquement)

Grèce :

• La Commission européenne a également approuvé le 5 mai un programme de 10 millions d’euros notifié par le gouvernement grec pour soutenir les entreprises grecques du secteur de la floriculture touchées par l’épidémie de coronavirus.
• Le régime prendra la forme de subventions directes et vise à garantir que les entreprises qui rencontrent des difficultés de trésorerie en raison de l’épidémie de COVID-19 disposent de liquidités suffisantes pour poursuivre leurs activités pendant et après l’épidémie.

France et Belgique :

• Les gouvernements de la France et de la Belgique ont annoncé en juin qu’ils alloueraient chacun un fonds d’urgence de 25 millions d’euros pour soutenir le secteur ornemental dans leur pays. Les détails sur ces deux fonds doivent encore être dévoilés.