Actualités à propos de l’agriculture et de l’évolution de la COVID-19 dans les pays ACP – Date de publication: 13 octobre 2020.

CEMAC : L’impact de LA Covid-19 sera moins grave que prévu

Selon le Comité de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale, les six pays membres de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) – le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon – ne devraient pas subir de graves conséquences de la crise sanitaire liée au coronavirus (Invest in Cameroon, 1er octobre). Au troisième trimestre 2020, l’activité économique a été marquée par une reprise dans presque tous les secteurs d’activité à l’exception de l’hôtellerie, des transports et des loisirs. Le taux de croissance du PIB ne devrait diminuer que de 3,1 % en 2020, mais restera négatif. Le taux d’inflation devrait atteindre 2,6 %.

Afrique du Sud

Réouverture des frontières en Afrique du Sud

A la mi-septembre, 6 mois après la mise en place d’un dispositif d’endiguement strict, les autorités sud-africaines ont annoncé la réouverture des frontières internationales du pays à partir du 1er octobre (RFI, 17 septembre). Cependant, certains pays à risque pourraient se retrouver sur une liste rouge, qui n’est pas encore totalement définie. Les voyageurs devront également avoir passé un test négatif 72 heures avant leur vol. D’autres restrictions ont été annoncées fin septembre : couvre-feu entre minuit et 4 heures du matin, et rassemblements autorisés sous conditions : pas plus de 250 personnes à l’intérieur, 500 à l’extérieur, et la moitié de la capacité du lieu ne doit pas être dépassée.

Bénin

Croissance prévue en 2020

Au 30 juin, le budget de l’Etat estime le taux de croissance économique du Bénin à 2,3% en 2020 contre une prévision initiale de 7,6% (Commodafrica, 1er octobre). Les mesures sanitaires visant à prévenir la propagation du virus (éloignement physique, fermeture des frontières, etc.) ont eu un impact : « les produits alimentaires devraient enregistrer une légère augmentation de 1,9 % de leur production au cours de la campagne agricole 2020/21 ». Un programme de relance de l’économie touchée par la pandémie de Covid-19 a été mis en place par le gouvernement béninois, mobilisant 200 milliards de FCFA (357,8 millions de dollars) auprès de ses partenaires au développement. Ce plan vise à soutenir les entreprises du secteur public et privé, ainsi que les artisans et les personnes vulnérables.

Kenya

Le Kenya vise une croissance de 10 % de ses exportations horticoles

Le Kenya a une stratégie commerciale d’un an pour ses produits horticoles, avec comme objectif une croissance des exportations de 10 % en 2020/21 (The Star, 19 octobre). La campagne est menée par la Kenya Export Promotion & Branding Agency (KEPROBA) en collaboration avec le Kenya Flower Council (KFC), le Fresh Produce Consortium of Kenya (FPC-Kenya), Kenya Airways et la Fresh Produce Exporters Association of Kenya (FPEAK). Les marchés d’exportation comprennent l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Australie, les Émirats arabes unis, la Russie, la Chine et les États-Unis. Cette stratégie de communication marketing intégrée entre KEPROBA et le secteur horticole est la première du genre et permettra de mettre en place un plan de communication coordonné.

KEPROBA note que le secteur horticole est l’une des quatre principales sources de devises étrangères du pays et qu’en 2019, il représentait 19 % des exportations totales du Kenya. La floriculture en représentait 11 %, et les fruits et légumes 4 % chacun. Les principales destinations des exportations étaient les Pays-Bas (39,1 milliards KSh), le Royaume-Uni (23,9 milliards KSh), les Émirats arabes unis (5,7 milliards KSh), les États-Unis (5,4 milliards KSh) et l’Allemagne (5,2 milliards KSh). Ces cinq principaux marchés représentaient 13 % des exportations totales du Kenya et 72 % des exportations horticoles.

Liberia

Nouveau plan stratégique triennal pour l’agriculture

Le ministère de l’agriculture vient d’annoncer l’élaboration d’un plan stratégique triennal pour faire face aux problèmes d’insolvabilité du monde agricole et de faible liquidité des banques (Commodafrica, 21 septembre). Il encourage les initiatives de financement innovantes basées sur des partenariats public-privé (programmes d’investissement avec partage des risques dans l’agroalimentaire et modèles de financement pour les PME rurales). À travers six programmes qui en sont à leur deuxième phase de mise en œuvre, les autorités cherchent à augmenter la production de produits de base (riz, manioc, oléagineux, haricots et légumes) et à développer l’agro-industrie par le biais des secteurs du caoutchouc, du manioc, de l’huile de palme et du riz. En 2020, des fonds ont été alloués pour stimuler la production alimentaire et réhabiliter plus de 100 km de routes reliant les fermes aux marchés. Parmi les défis à relever figurent la faible participation du secteur privé, le manque de ressources humaines dans les services de vulgarisation (un conseiller pour 35 000 agriculteurs), l’insuffisance du soutien logistique et le manque d’unités de traitement post-récolte.

Nigeria

Blocage des importations de denrées alimentaires et d’engrais

Depuis le début du mois de septembre, la Banque centrale du Nigeria n’accorde plus de change pour les importations étrangères de denrées alimentaires et d’engrais (Commodafrica, 14 septembre). Cette décision s’inscrit dans une politique mise en œuvre depuis plusieurs années pour stimuler la production locale et économiser des devises étrangères. 41 produits ont un accès limité aux devises étrangères. Le Nigeria est confronté à une forte hausse des prix des denrées alimentaires (+12,82% en juillet dernier) en raison d’une forte augmentation des denrées alimentaires de base (pain, céréales, huiles alimentaires, poisson, ignames, pommes de terre, viande, etc.) ). C’est une conséquence des mesures prises pour lutter contre la pandémie de la Covid-19 (restrictions de mouvement, fermeture des frontières avec les pays voisins). L’inflation pourrait atteindre 14,15% à la fin du mois de décembre selon la Banque centrale. La faible capacité de production par rapport à une demande croissante de produits importés est à l’origine de cette flambée des prix des denrées alimentaires, qui pourrait conduire à une crise alimentaire.

Tanzanie

Coronavirus : amélioration des relations entre le Kenya et la Tanzanie

À la mi-septembre, les autorités tanzaniennes ont levé les sanctions contre quatre compagnies aériennes kenyanes (Kenya Airways, Fly 540, Safarilik et AirKenya Express) (RFI, 17 septembre). Désormais, les Tanzaniens qui se rendent au Kenya ne doivent plus observer de période de quarantaine. Ces décisions mettent fin à une crise diplomatique qui dure depuis 2 mois entre la Tanzanie et le Kenya en raison des restrictions prises pour contrer la propagation de la Covid-19.

Un nouvel outil en ligne donne du pouvoir aux agriculteurs d’Afrique de l’Ouest

La carte des recommandations pour les engrais et les semences en Afrique de l’Ouest (FeSeRWAM) est une plateforme interactive, en ligne et géoréférencée, qui offre des recommandations techniques, opérationnelles et spécifiques aux sites en matière d’intrants agricoles à l’intention de divers utilisateurs potentiels, en particulier les petits exploitants agricoles en Afrique de l’Ouest (CORAF, 17 septembre ; Agri Digitale, 18 septembre). Le Dr Oumou Camara, directeur régional de l’IFDC pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest, explique que « FeSeRWAM est un outil en ligne à guichet unique qui fournira des informations techniques clés spécifiques à chaque site sur les semences améliorées, les mélanges d’engrais appropriés et les bonnes pratiques agricoles ». Il s’agit d’une initiative des programmes Feed the Future Enhancing Growth through Regional Agricultural Input Systems (EnGRAIS) et Partnership for Agricultural Research, Education and Development (PAIRED), mis en œuvre respectivement par le Centre international de développement des engrais (IFDC) et le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF), et financés par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Les inondations ravagent l’Afrique de l’Ouest

En septembre, plusieurs pays africains ont été gravement touchés par des inondations (CommodAfrica, 18 septembre). Au Niger, près de 7 000 hectares de cultures sur dune et 3 082 hectares de cultures irriguées ont été submergés par les eaux, touchant près de 50 000 ménages. En Côte d’Ivoire, en juillet, l’ONU a signalé que 8 256 personnes ont été touchées par la catastrophe, détruisant leurs biens de première nécessité et leur nourriture. Au Nigeria, l’ONU a recensé plus de 2 000 personnes touchées par les inondations au début du mois d’août. Au Sénégal, les pluies ont été les plus fortes de l’histoire récente, avec des niveaux records. Le nord et le sud du pays ont connu de graves difficultés. Au Togo, de fortes pluies ont touché la région nord du pays, avec des centaines d’hectares inondés et conduisant à des replantations à certains endroits. Le Togo a déjà subi de telles tempêtes par le passé, et rejoindra l’African Risk Capacity (ARC) pour protéger son agriculture contre les catastrophes naturelles. En 2018, en réponse aux inondations, l’Agence française de développement (AFD) a inauguré la création d’un quatrième lac autour de Lomé. Au Burkina Faso, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence national le 9 septembre. Depuis avril 2020, les inondations et les tempêtes ont touché 71 000 personnes dans le pays. Au Mali, des centaines d’hectares de champs ont été inondés, y compris les cultures agricoles dans certaines régions du pays. Entre mai et septembre, 52 495 personnes ont été touchées dans le pays ; 2 728 maisons et 7 030 tonnes de céréales ont déjà été détruites.

Burkina Faso

Burkina Sat-1 au service des agriculteurs

Les autorités gouvernementales prévoient de créer le premier satellite du Burkina Faso, appelé Burkina Sat-1 (CommodAfrica, 11 septembre). La station terrestre a été installée en août à l’université Norbert Zongo de Koudougou (à environ 100 km de Ouagadougou). Elle permettra de recevoir des données utiles pour améliorer la connaissance de l’eau potable et de l’agriculture. La collecte de données pluviométriques devrait renforcer la résilience du pays face au changement climatique. Le satellite permettra d’identifier les ressources en eau non exploitées, et de détecter les points d’eau et la biomasse pour les agro-pasteurs. Ces informations permettront de calculer l’évolution du couvert végétal du pays et de lutter contre la désertification. Ce projet aura un impact sur la sécurité alimentaire et la prévention des catastrophes naturelles.

Ouagadougou, capitale africaine de la réfrigération

Fin septembre, les acteurs africains du secteur de la réfrigération se sont réunis au Burkina Faso pour l’Assemblée générale constitutive de l’Union des Acteurs et Associations africaines de la Réfrigération et de la Climatisation (U-3ARC), sur le thème « Le froid, clé du développement durable » (Commodafrica, 25 septembre). M. Madi Sakandé est le premier président, et également expert en réfrigération et climatisation à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). La nouvelle organisation veut placer la réfrigération au centre des questions de développement durable. La chaîne du froid est l’une des principales potentielles solutions pour assurer l’autosuffisance alimentaire en Afrique. L’U-3ARC compte 29 Etats membres, dont 10 pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Togo).

Cameroun

Soutien aux femmes entrepreneurs

Mi-septembre, le ministre des PME a annoncé un soutien financier de 50 millions de francs CFA (environ 76 000 euros) en 2021 au Groupement des Femmes d’Affaires du Cameroun (GFAC) (Invest in Cameroon, 16 septembre). L’objectif est de promouvoir l’entreprenariat féminin au Cameroun, qui a commencé à se développer en dehors du secteur informel. L’Institut national des statistiques rapporte qu’environ 8 femmes entrepreneurs sur 10 travaillent dans le secteur informel et gagnent en moyenne la moitié de ce que gagnent les hommes. Les femmes entrepreneurs créent peu d’emplois : 5% des femmes entrepreneurs utilisent une main-d’œuvre rémunérée de plus de 10 personnes, tandis que 40% opèrent sans personnel rémunéré.

200 000 tonnes d’oignons en 2020

Le ministère de l’économie a signé une convention de financement (28,5 milliards de francs CFA) avec le Fonds international de développement (FIDA) pour la mise en œuvre de la 2ème phase d’un projet d’appui au développement des filières agricoles (Padfa II) (Invest in Cameroon, 29 septembre). Cette nouvelle phase portera, entre autres, sur la production d’oignons. La production prévue est de 200.000 tonnes en 2020 (contre 140.000 tonnes en 2013). Les exploitations familiales situées dans les zones de l’extrême nord, du nord, du nord-ouest et de l’ouest du projet recevront des semences certifiées. Les résultats attendus de cette nouvelle phase du programme sont l’amélioration de la conservation, de la transformation et de la commercialisation de la production, le renforcement de la résilience et des capacités techniques et organisationnelles des producteurs du secteur cible, et l’amélioration de la situation nutritionnelle des ménages.

Nigeria

L’USAID lance un nouveau programme d’extension agricole au Nigeria

Un programme de vulgarisation et de conseil, « Feed the Future Nigeria Agricultural Extension & Advisory Services » (15,6 millions de dollars, 2020-2025), vient d’être lancé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), en partenariat avec le gouvernement fédéral du Nigeria et Winrock International, un fournisseur mondial de solutions agricoles (Commodafrica, 25 septembre). Il vise à informer les petits exploitants agricoles sur les meilleures pratiques et les ressources, et à produire davantage de nourriture pour répondre à la demande locale. Le programme concernera 2 millions de petits agriculteurs dans sept États (Bénoué, Kaduna, Kebbi, Niger, Cross River, Delta et Ebonyi) et couvrira cinq grands secteurs : le maïs, le riz, le soja, le niébé et l’aquaculture. Il sera mis en œuvre en trois phases et permettra à 280 PME de fournir des services de vulgarisation aux petits producteurs.

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